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PORTRAIT - Corentin Grellier

Dernière mise à jour : 15 mai 2019

Lundi matin, au Café de la Concorde, on a retrouvé Corentin nous avons arpenté la terrasse au fil des questions, passant de tables en tables suivant le soleil…


© Corentin Grellier

Comment se sont passés tes débuts sur scène ?


Je faisais partie d’un groupe, j’écrivais les textes des chansons que l'on chantait. Durant cette période-là, j’ai découvert le reggae, et les musiques de Bob Marley m’ont énormément marqué. Ce mec-là vient dire ce qu’il a à dire sur de la musique. C’est l’envie d’écrire qui m’a ensuite amené à la musique. J’avais 18 ans quand j’ai commencé avec un copain au lycée, timidement, ensuite avec Camu on a fait 60 dates en 3 ans.


Là, ça fait 10 ans que j'écris des chansons, et un an environ que je me suis décidé à les chanter en solo guitare-voix.


Dans ton processus de création ce sont les mots qui te mènent à la musique, ou la musique qui induit l’écriture ?


J’écris, puis la musique à la guitare vient après. Petite mélodie parfois dans la tête au début d’une chanson, mais ce n’est pas forcément celle qui va rester. Il y a plein de manières d’écrire des chansons. La mienne est très structurée, couplet-refrain, mêmes rimes que l’on retrouve d’un couplet à l’autre. Des anaphores en début de couplets aussi…


Je fais des chansons comme quelqu’un qui fait des cathédrales, tu entres dedans, tu vois juste le résultat, les gens n’ont pas toutes les clés de construction et ne voient pas tous les tiroirs cachés, non plus.


Ton intimité, quand tu écris, on la perçoit. Cela dit, est-ce que parfois tu te freines et n’oses pas tout dire, tout écrire ? Ou au contraire te sens-tu libre de tout dire, tout écrire, tout chanter, n’importe quand ?


Non je ne me freine surtout pas dans l’écriture, j’utilise un « je » assez commun je crois, je me sens pas seul. Sortes d’intimités partagées. Après quand je me dis que je vais écrire pour quelqu’un en particulier, pour une occasion particulière, cela peut être plus intimidant de chanter sur scène...


Comment vis-tu ton rapport au public, tous ces yeux et ces oreilles sur toi ?


Je m’attache à être là, présent, pas forcément focalisé sur l’attente du public. Je prends d’ailleurs de mieux en mieux les applaudissements. Petit à petit, savoir les accepter.

C’est clair qu’il y a des moments de gêne à la fin des concerts, des fois tu ne sais pas quoi dire, quoi répondre au public qui te croise à la fin.


Un jour, après un concert, une dame m’a demandé si j’étais danseur. Je lui ai répondu « Non, non, je ne suis pas danseur » et elle a renchérit : « Si, si, je suis directrice du Ballet de jenesaisplusquoi, je vous le dis, vous êtes danseur ! » Une autre fois, quelqu’un est venu me voir et m’a demandé s’il pouvait me faire un câlin. En s’enlaçant, il m’a dit qu’il avait pleuré tout le concert, il m’a embrassé la joue. Il était content d’avoir pleuré tout le concert.


Certaines personnes me disent, mais comment se fait-il qu’à votre âge vous écriviez des chansons si tristes ?


As-tu déjà mis en musique des paroles écrites par d’autres ?


Non, pas dans ce sens là mais récemment j’ai écris des paroles pour des morceaux déjà composés. Je me suis pris au jeu, ça coulait, les mots venaient.




Tu nous avais parlé de ton projet d’album la dernière fois au Bijou, où en est-il ?


La collecte de fond sur Ulule avance super bien, on a même dépassé notre objectif qui était de 3000 euros. On en est à 3600 euros, c’est génial. En fin de semaine je pars pour une semaine d’enregistrement dans un studio en Ariège.


J’essaye d’écrire tous les jours… il y a des périodes plus que d’autres. Là, depuis la fin de l’été, j’ai beaucoup écris, notamment depuis mon retour à Toulouse le 15 septembre. J’habitais dans un petit village du Tarn quand j’ai eu cette urgence d’écrire, il ne me restait plus qu’une page dans mon cahier, du coup je suis descendu à Toulouse pour en acheter un nouveau.


J’avais un flot à déverser. J’ai beaucoup marché avec ma guitare et mon cahier. Je sentais que j’avais de la chance d’avoir mon cahier et ma guitare, ça c’était solide, il ne me restait plus que ça. Faire des chansons.

J’étais terriblement triste et en en même temps rempli de tendresse pour la vie. J’ai contacté un mec qui a un studio d’enregistrement et qui était partant pour mettre son matos et ses dispos au service de cette poésie-là. Ce projet d’album, mon premier, m’a tenu tout l’hiver en éveil. Il sortira le 14 novembre au Bijou.


Les artistes que tu écoutes ?


Brel, Brassens, Gainsbourg, Léo Ferré, Baschung, Allain Leprest, du reggae, de la musique éthiopienne et d’Afrique de l’ouest plus largement… de la Folk, Leonard Cohen, du jazz, du rap… principalement des musiques où il y a du texte !


Une œuvre littéraire qui t’as particulièrement marquée ?


Panaït Istrati, les Œuvres Complètes ! Son écriture m’a chamboulé.


Tu dis des passages pendant tes concerts qui viennent ponctuer tes chansons…


Avant je commençais mes concerts par une lecture du début du chapitre 11 des Raisins de la colère de Steinbeck. Maintenant, ce sont plus des textes dits, des textes à moi que je dis, que je qualifierais plus d’interludes.


Moi ce que j’aime penser c’est que les gens puissent repartir avec des choses pour survivre dans le monde capitaliste…


Tes prochaines dates ?


La prochaine date est avec une association du Tarn, « Chantons sous les toits », dont le principe est d’accueillir des artistes chez les gens et de donner des concerts intimistes. Il y a un rapport plus horizontal, le public est un peu moins public, l’artiste est un peu moins artiste. Il y a toujours du monde, les hôtes sont très accueillants, c’est un vrai moment de partage !



Nous, on remercie Corentin de s’être prêté au jeu et on vous donne RDV vendredi pour découvrir la playlist spéciale qu’il vous a concocté !



Manon & Séraphin

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