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PORTRAIT - AMONSHA

Découvert lors des auditions publiques du Bijou, le mois dernier, le trio toulousain Amonsha livre des chansons douces sur une musique libre, à la fois tendre et rythmée, imprégnée de jazz et d’improvisations. Un clavier, un accordéon, une contrebasse. Deux voix féminines chantant ensemble, ou seules parfois, des bouts de vie, de soi, des poésies de l’autre et du monde.



C’est dans l’ambiance tamisée du Biérographe que l’on rencontre Audrey, puis Alice, pour discuter, autour d’une bière et d’un verre de vin, de ce projet naissant qui aspire à grandir.


 

Merci d’être là toutes les deux ! On s’est croisés aux « Osons », le 29 octobre dernier, est-ce que vous pouvez dire un petit mot sur vous, qui vous êtes, pour ceux qui ne vous connaissent pas ?


Alice. Moi, je joue du piano, je chante et je fais une partie des compos. Sinon, j’arrange et j’ai commencé le groupe avec Audrey et Thibaut, qui n’est plus dans le groupe…


À la base, c’est un trio ?


Alice. Oui, au début, on était trois, avec un saxophoniste. Après il y a un batteur qui s’est ajouté. Le saxophoniste est parti, Aurélien (le contrebassiste actuel) est arrivé et le batteur est parti, donc on est trois, on était trois, mais plus les mêmes… [Rires]


Et ton parcours à toi dans la musique ?


Alice. Moi je viens de Charente, j’avais un groupe de chanson française. J’aime bien écrire des chansons. Quand je suis arrivé à Toulouse, j’allais un peu en Charente mais moins… et, en parallèle, j’ai fait une école pour être musicienne intervenante. C’est là que j’ai rencontré Audrey.

On n’a pas fait de la musique tout de suite ensemble, mais à un moment on s’est dit « Ah, bah on pourrait faire des chansons » et puis moi j’avais envie aussi de faire des trucs dans la ville, donc voilà, on a commencé à le faire. Au début, on essayait de faire des chansons en même temps, de composer ensemble…


Pas toujours évident…


Audrey. C’est hyper dur, ouais.


Alice. On tâtait des petits trucs, on allait vers un riff instrumental, ou on prenait des paroles et on essayait de faire quelque chose autour de ça. Sauf qu’on n’allait jamais vraiment au fond des idées…Voilà, mais sinon après moi je donne des cours de piano en particulier et je vais dans une école de musique en Ariège.


Audrey. Et moi je suis dans le groupe avec Alice depuis… trois ans. Ça fait trois ans qu’on a commencé à chanter ensemble et deux ans qu’on a le groupe, qu’il a cette forme-là, qu’on a trouvé un son qui est chouette et qui nous plaît. Après, moi, je sors de Music’Halle, j’ai fait le DUMI avant avec Alice et voilà !


Et Aurélien il est arrivé après, c’est ça ?


Audrey. Ouais, il est arrivé l’année dernière. Il a fait le DUMI aussi mais pas en même temps que nous.


Par rapport à ce nom, Amonsha, c’est quoi l’histoire ?


Alice. Alors, Monsch, c’est le nom de famille de Thibaut qui était le saxophoniste du groupe au départ. Et vu qu’on était tous les trois, on a rajouté nos deux A avec son nom de famille au milieu, parce que j’crois que ça nous faisait rigoler à l’époque ! Voilà… [rires] Et j’avais regardé sur Google Traduction, parce que tu peux mettre un mot et voir quelle langue il te suggère et j’ai vu que ça voulait dire « alliance » ou « partenariat » en japonais… donc un truc « ensemble », pour un groupe, c’est pas mal. [Rires]


Vous écrivez les textes à deux ?


Audrey. Ouais, on compose toutes les deux, on chante toutes les deux et on arrange ensemble.


Alice. Des fois, c’est Audrey qui ramène un texte et une musique… mais ce qu’on fait maintenant, c’est qu’on ramène quand même un squelette, un truc construit déjà (mélodies, accords) et après on arrange ensemble, en gardant quelque chose de souple.


On sent une ambiance jazzy dans vos parties. Est-ce que vous avez, tous les trois, les mêmes influences, les mêmes inspirations ?


Audrey. Influences communes, je pense pas trop… à part Camille, qu’on écoutait beaucoup. Mais je pense pas qu’on ait beaucoup d’influences de Camille dedans, je sais pas ce que t’en penses, toi ?


Alice. Bah je pense qu’on a des influences de tout ce qu’on écoute, après on cherche pas à faire "comme un truc" qu’on aime bien…


Votre musique mélange différents univers, comment vous en parleriez ?


Audrey. Ouais, il y a pas mal d’improvisation dedans, parce qu’on aime bien improviser. Après, moi, je sais que j’ai écouté pas mal de jazz, beaucoup Avishai Cohen, Tigran Hamasyan, donc je pense que dans l’oreille, ces plages d’improvisations, elles sont là parce que je me suis nourrie de ça. Et j’ai écouté beaucoup une chanteuse québécoise qui s’appelle Klô Pelgag. Elle a changé ma façon de voir la chanson, parce que c’est très orchestré, il y a beaucoup de plages instrumentales et je pense que ces moments-là où il y a des thèmes instrumentaux, moi ça vient de là aussi.



Après, Pomme aussi, j’écoute beaucoup cette chanteuse. Et puis tous les chanteurs français assez connus : Nougaro, Gainsbourg…


Alice. Je pense qu’on a envie de rechercher une forme de chanson où il y a du texte, mais aussi des moments instrumentaux qui font ressentir le texte, qui font qu’on le digère. Au final, on cherche d’autres formes, pas forcément couplet/refrain…


Audrey. Comme si le texte était une voix à part entière, je crois. Parce qu’on est aussi instrumentistes et cet aspect musical et instrumental, il est hyper important pour nous. Les mots, ils se mêlent vachement à la musique.


Et le choix du français a été acté direct ?


Alice. Oui. Moi je sais pas vraiment parler d’autres langues que le français. L’anglais, je peux me débrouiller pour parler avec des gens, mais je réfléchis en français donc je peux m’amuser avec cette langue…


Est-ce que la poésie est aussi une source d’inspiration pour l’écriture de vos chansons ?


Audrey. Alice, elle a repris un poème de Rimbaud, « Sensation », et un autre de Mihai Eminescu, un poète roumain. Donc il y a deux chansons, ce ne sont pas des textes de nous. Moi, je pense que Prévert, ça a dû m’influencer dans l’imaginaire. Et Boris Vian… je sais que ça m’a beaucoup ouvert mon imaginaire aussi, ces deux écrivains.


Vous avez joué pour les « Osons », au Bijou, il y a quelques semaines, qu’est-ce que vous tirez de cette expérience-là, assez singulière ?


Alice. On a trouvé que le son était super et c’était vraiment cool de jouer devant les gens, ça c’est les points vraiment positifs. Après, on était un peu déçues qu’il y ait pas de suite à ça…


Audrey. Ouais, ça vaudrait le coup qu’ils accompagnent vraiment les artistes, parce que ça peut être un super tremplin ; juste de proposer quelque chose après, ça serait intéressant ! Mais c’était vraiment bien pour le son, un petit cocon…


Et vous avez d’autres dates à venir ?


Audrey. Bah, là, on joue à la maison blanche vendredi mais après on n’a pas de dates. On est en démarchage.


Comment ça se passe le démarchage ?


Alice. On a un tableau, on cherche des lieux, on envoie des mails, on appelle… et on attend !


C’est compliqué de trouver des dates sur Toulouse ?


Audrey. Ouais, un peu, parce qu’on n’est pas connus, parce que les gens privilégient beaucoup d’artistes ou de groupes qui ont des visuels. Là, justement, c’est ce qu’on est en train de faire : la semaine prochaine on enregistre une nouvelle vidéo avec la forme qu’on a maintenant, à trois, pour avoir un nouveau document de démarchage. Et après, surtout, notre gros projet de l’année c’est un album. Donc ça, ça va prendre du temps. En février on l’enregistre… 8 titres et après il y a un projet de clip avec le papa d’Alice qui était marionnettiste ; faire une espèce de film d’animation/théâtre d’ombre sur une des chansons. Donc pour l’année c’est ça : trouver des dates, créer des nouveaux morceaux, et figer en album ce qu’on a maintenant pour après faire un nouveau set.


C’est vrai qu’on a le sentiment, aujourd’hui, que c’est important d’avoir une vidéo, un visuel, une esthétique pour pouvoir démarcher derrière…


Alice. Ouais, c’est indispensable… après dans les lieux, on peut pas tout démarcher, parce qu’on fait de la musique qui a besoin d’écoute aussi.


Audrey. On est assez exigeants par rapport à ça… enfin, moi, je sais que je regarde hyper longtemps les lieux, quels genres de groupes passent. Et puis, souvent, les bars, ils veulent des groupes festifs donc il y a beaucoup de fois où on se confronte à ça.


Vous cherchez aussi ailleurs, dans la région ?


Audrey. On fait Toulouse et les départements autour (Tarn, Ariège) ; on aimerait bien jouer chez les gens surtout.


Et, toutes les deux, vous avez d’autres projets musicaux en dehors d’Amonsha ?


Audrey. Moi, j’ai un duo de chansons françaises, de reprises, qui s’appelle Aurigae et un projet de théâtre : je fais la musique sur une pièce qui s’appelle Hommage à Anna Akhmatova, une poétesse russe.


Alice. Moi je l’ai pas encore vue mais ça doit être cool !


Audrey. Bah, là, on joue en janvier donc venez nous voir… [Rires]


Alice. Et moi, je fais un autre groupe de chanson française avec un guitariste-chanteur, le saxophoniste d’Amonsha au début et Aurélien, qui est partout aussi… on a commencé en septembre-octobre. Et j’ai aussi un duo, on fait des reprises de chansons avec un accordéoniste, mais c’est encore tout neuf…


Une dernière question un peu « bonus », en lien avec notre webzine : est-ce que vous auriez une chanson « NOcTurnE » à nous faire partager ?


Audrey. On a une chanson qui s’appelle « Nocturne » … [Rires]


Yes ! On peut l’écouter ?


Audrey. Nan. [Rires] Enfin, c’est une version de répétition, la qualité est pas bonne… C’est la chanson sur laquelle on veut faire le clip, mais ça va prendre un peu de temps...


Alice. Ouais, ça pourra sortir en juin !


On l’attend impatiemment alors. Merci à vous deux ! On viendra vous voir jouer avec plaisir !



Pour suivre la poésie d'Amonsha :



Séraphin

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