Le beau temps est revenu, l'envie de profiter du soleil aussi, les oiseaux qui chantent, les apéros dans l'herbe, les sorties... Alors quand on entend que La Bruja donne un concert de Cumbia-fusion féminine à la Candela, une veille de pleine lune, on frétille d'impatience à l'idée d'aller découvrir ça.
La Bruja, ou La Sorcière, c'est six femmes qui créent le projet en 2017 à Toulouse, conteuses d'histoires vraies, petites-filles des sorcières qui n'ont pas été brûlées. Elles fusionnent leurs forces et vont puiser dans différents styles musicaux, et c'est que du bonheur pour les oreilles féministes, comme pour toutes les autres (si, si, promis).
De gauche à droite (en 1ère ligne) : Natalia Urzua (chant / charango / percussions), Lolita Todeschini (guitare-basse / chœur) & Justine Rivers-Moore (clarinette / chœur).
De gauche à droite (en 2nde ligne) : Émilie Bricault (trompette / chœur), Maria Bouayad (percussions / chœur) & Justine Meyer (accordéon / chœur).
Pour leur premier concert toulousain en 2019, nos âmes (très) curieuses se sont donc aventurées jusqu'à La Candela, un café culturel associatif situé à Saint-Cyprien, qui, un peu comme nous, a l'envie de promouvoir la création, le partage et la découverte.
20h55. Station Fer à cheval. Le concert commence dans 5 minutes, il pleut des cordes, prendre le tram plutôt que le métro semble être une bonne idée. Traverser la prairie des filtres en courant dans les flaques sous les platanes, aussi. Pourtant, quand on arrive, à bout de souffle, dégoulinants et assoiffés, on se regarde et on se dit que c'était peut-être pas une très bonne idée...
21h15. Au comptoir, les premières vibrations du cajón résonnent de nulle part. Un peu perdus avec notre bière dans la main, heureux d'avoir affronté la pluie inattendue, on finit par apercevoir des gens disparaître par un petit escalier. Emportés par nos élans d'aventuriers, on décide de les suivre.
21h20. L'immersion est immédiate, les six artistes du groupe mettent déjà le feu au fond de cette cave voûtée au mur en brique. La pluie n'a pas semblé effrayer les toulousains venus en masse pour assister au concert, et alors que les plus petits d'entre nous sont sur la pointe des pieds, on se fraye un chemin pour les voir d'un peu plus près.
Dans notre lutte, nos oreilles s'ouvrent et découvrent des textes aussi travaillés que l'harmonie de leurs six instruments. Les rythmes ancestraux d'Amérique Latine se mêlent à une musicalité jeune, inventive et engagée. Elles portent l'univers riche en couleurs et en sonorités de la Cumbia avec talent, enchaînant des compositions aussi entraînantes que revendicatrices. Leur énergie est débordante, elles se regardent, se répondent, on se laisse volontiers emporter avec elles. Tout comme leur musique, leur spectacle est coloré. C'est un festival visuel complètement fou qu'elles composent à travers plumes, rubans, pompons, fleurs et autres symboles traditionnels peints sur leurs visages.
Leurs voix s'élèvent, font vibrer nos corps et s'insufflent jusqu'au plus profond de notre conscience. On a envie de se soulever, de s'insurger, de lever le point et de chanter avec elles pour la libération de toutes les femmes.
La Bruja ose, prend vie sous toutes ses couleurs, chante haut et fort, se rebelle et rit au nez des bourreaux au service du patriarcat...
22h30. Tout le monde danse, sans se méfier de leurs potions magiques qu'elles agrémentent de poudres vertes et jaunes... Personne n'a envie de partir mais c'est pourtant déjà l'heure de la fin. 'Otra ! Otra !' Notre appel est entendu, elles finissent avec leur nouveau titre, "La luna". Une dernière bière s'impose pour se remettre de nos émotions. La pluie s'est calmée, le ciel semble avoir été pris d'assaut, lui aussi, par la puissance de ces artistes engagées.
Tom & Loren
DATES A VENIR
29/06 – Sainte-Croix-Volvestre (09) – Le Poulpe du Lac
13/11 – TOULOUSE (31) – La Brique Rouge
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