“Les oiseaux sortent de la nuit avec des chansons de secours” (P. Eluard)
Mardi dernier, nous nous sommes risqués, nous avons osé franchir le palier du Bijou.
Depuis plus de 30 ans, cette petite salle indépendante située en arrière boutique d'un bistrot de quartier s'engage à promouvoir et programmer les artistes émergents de la chanson francophone. Ce soir là, au dessus de nos têtes, en toutes lettres, était écrit :
CORENTIN GRELLIER.
Avant d’atterrir seul sur scène avec ses textes et sa guitare, Corentin Grellier a fait ses premiers pas en tant qu’auteur et chanteur du groupe CAMU. Formé en 2014, lauréat du « Prix d'Ecriture Claude Nougaro » en 2015, CAMU a donné plus d'une soixantaine de concerts en Occitanie et ailleurs. Régulièrement accueilli en résidence par le Bijou, le groupe a pu enregistrer en 2016 un album en auto-production : Des vagues et des hommes.
Aujourd’hui, Corentin Grellier choisit une forme épurée - la beauté simple d’une guitare-voix, où les mots pansent les maux, où le fond et la forme font sens ensemble et poétisent la nuit.
21h15 - Corentin Grellier fume sa cigarette devant le Bijou, le regard levé vers son nom affiché. À l'intérieur, les gens boivent leurs bières au comptoir. Du jazz en fond, surgissant par fréquences entre les bribes de conversations. Serions-nous à Paris, dans un café-théâtre de Ménilmontant ?
21h37 - Arrivée à tâtons dans la salle suspendue. Quelque chose se passe dans ce silence, dans cette proximité ; une intimité se crée instantanément avec l'artiste.
Porte entrouverte...
Ne plus oser articuler, juste sentir ; juste se laisser parcourir et là, ça court, ça dévale, ça traverse en recoins, ça émeut de l'ongle à l’œil. Ça bat fort, ça soulève, ça secoue. Tous les vaisseaux sont habités. Nos pieds se croisent, se décroisent, ils sont maintenant complètement décrochés du sol, ils volent. Nos plexus se soulèvent et nos pulls se plaquent.
Nous battons à présent la mesure...
J’ai tant de choses à vous dire. J’ai tant de choses à vomir. J’ai tant de choses à vous rire.
Jusqu’au dernier morceau, chantonné par un public ému, les mots sont entrés en nous d'une force bouleversante.
On est ressorti épuisés, abasourdis, vidés, et pourtant plein de vie.
Alors pour tout, pour ça, merci !
Avec tes deux ailes, tu voles haut, sacré oiseau !
Manon & Séraphin
RDV le mois prochain pour un entretien spécial avec Corentin Grellier.
Et pour en découvrir un peu plus :
http://www.le-bijou.net/spectacle/695/chanson-toulouse/corentin-grellier.html
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