Si vous vous demandez ce que vient faire ici une chronique sur un album sorti il y a un an, c'est certainement parce que vous ignorez qu'aujourd'hui débute à Toulouse le vingt-deuxième printemps étudiant. Festival éclectique au sein duquel se produira Hippocampe Fou au côté de La caution et du Totem Crew pour une soirée rap au cœur de l'université Jean Jaurès.
Il ne nous en fallait pas plus pour nous donner envie de vous parler de cet étrange animal qu'est Hippocampe Fou, artiste singulier dans la faune des rappeurs actuels.
Certes, l'album est intitulé Terminus mais ne vous y trompez pas, il s'agit bien ici d'une nouvelle promesse de voyage. Après une croisière sous-marine (lors de son premier album Aquatrip) et une excursion cosmique (deuxième album Céleste), voici votre carton d'invitation pour une promenade souterraine. Terminus signe la fin d'une trilogie vagabonde, et non pas celle de nos errances musicales aux côtés de l'artiste.
La pochette (comme la première chanson « Trou ») nous invite à nous engouffrer dans un monde à part, un terrier où le maître des lieux nous guidera au gré d'histoires loufoques et mélancoliques, douces et satiriques, drôles et touchantes.
Et c'est bien là le premier talent qui saute aux oreilles : la grande agilité avec laquelle Hippocampe Fou joue de la langue pour nous conter des histoires.
Terminus peut s'écouter comme l'on écoutait, il n'y a pas si longtemps, les yeux fermés, un adulte nous lire une histoire. On prendra alors plaisir à faire la connaissance, au long de notre promenade, d'un barbier rasant les murs, d'un couple de voisins bruyants et surtout d'un Hippo encore un peu plus intime.
Dans cet album aux ambiances jazz on se baladera à vitesse variable, au gré d'un flow tantôt pépère, comme en roue libre (l'écoute de « Lent » rappellera "Hippocampe Mou" aux connaisseurs), tantôt fonçant à vitesse grand V, mais toujours très technique.
Au long de Terminus, nous glanerons quelques tranches de vie, de sa paternité à son « mal du pays ». C'est d'ailleurs à travers ce clip sorti le mois dernier que l'on vous invite à un détour par New-York, nouvelle ville de résidence de l'étrange poisson.
Nous savons d’expérience que le voyage ne peut être complet si l'on s'en tient à l'album. Il faut avoir capté l'énergie dégagée en concert, voir la mise en scène appuyant le jeu de mot, ressentir la complicité avec Céo (backeur fou) et Aociz (scratcheur fou) pour saisir l'ampleur du projet.
Rendez-vous donc vendredi 12 avril pour l'épopée ! Les places étant limitées et ne pouvant être réservées nous vous conseillons de ne pas être en retard (ouverture des portes à 18h15).
En ce qui concerne le tarif, un symbolique euro sera exigé, le reste est à votre bon cœur !
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