Pour leur troisième album Willy Wolf, l'homme qui va mourir, les toulousains de Facteur Sauvage signés chez Freddy Morezon se sont emparés de Willy Wolf, personnage déchu ayant donné naissance à un mythe au milieu des années 20. Plongeur auto-proclamé champion du monde, il offrait en spectacle aux citadins ses prouesses casse-cou qui lui coûtèrent la vie sur le pont du Transbordeur à Nantes, après avoir sauté à 55 mètres de hauteur...
Le trio féru d'ambiances cinématographiques s'est inspiré de la légende pour embarquer son auditoire dans un road-trip halluciné, guidé par les ombres. Sur le fil du rasoir, l'espoir vacille pour laisser place à une poésie abrasive. La voix habitée de Daniel Scallet, dont les scansions ont la présence d'un Nick Cave ou d'un Alan Vega, clame et conte dans l'urgence l'histoire de l'homme qui va mourir.
Dès les premières notes de "Dance With My Bones", c'est un sentiment d'urgence qui résonne, à écouter frénétiquement le disque comme s'il s'agissait d'un ultimatum. Se laisser embarquer coûte que coûte dans ce récit qui dessine un peu de nos vies, de nos rêves et de nos désillusions. "Go Daredevil", dont le tempo effréné mime une lutte avec le temps ou une course-poursuite dans le désert, ferait la bande-son parfaite pour dévorer un roman de Donald Ray Pollock.
Entre ciel et ciment, secousses et chutes, les riffs se font rage jusqu'à l'entêtement.
La basse crasseuse de Mathieu Sourisseau sculpte les bas-fonds de ses râles massifs, la batterie de Laurent Paris crisse un rythme dru.
Adeptes des sonorités léchées, passez votre chemin ! Puisant à la source d'un rock primitif, d'un blues spectral, le groupe vous embarque dans une longue descente et réalise, à grands coups d'images soniques, la plongée de Willy Wolf.
Facteur Sauvage entraînera sans conteste le public dans une arène de sueur en concert du 25 au 27 octobre à La Halle de La Machine à Toulouse.
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